Vendre soi-même sa maison ?

Robert Landry, courtier immobilier (résidentiel et commercial)

Vendre sa maison soi-même sans l’intermédiaire d’un courtier peut paraître attrayant et plusieurs plateformes existent pour le faire.

Le premier argument est habituellement l’attrait de pouvoir économiser sur une rétribution. Au-delà, l’opération peut également sembler intéressante pour expérimenter avec des technologies, effectuer les recherches appropriées, rencontrer des gens intéressants.

Cependant, cette approche comporte plusieurs risques qui peuvent avoir des conséquences financières, juridiques et pratiques importantes.

1.    Évaluation incorrecte de la propriété.  Il existe effectivement un risque de sous-évaluer ou surévaluer la maison. La sous-évaluation pourrait causer une perte financière importante – plus grave que le coût de la rétribution qu’on pensait économiser.  Tandis qu’une surévaluation pourra avoir l’effet de prolonger la mise en marché, repousser des acheteurs sérieux, et passé un certain point, ce qu’on appelle ‘’brûler’’ la propriété sur le marché : une propriété trop longtemps sur le marché suscite des questionnements, notamment dans un marché où on s’attendrait à une vente dans un certain lapse de temps. Le courtier va utiliser des analyses de comparables détaillées dans le but d’établir un prix (ou une échelle de prix) qui soit compétitif. 2.    Manque de visibilité et de marketing La capacité des plateformes existantes n’a pas la même étendue pour attirer des acheteurs qualifiés. Sur ce point, le fait d’avoir sa propriété sur les plateformes utilisées par les professionnels permettra à des milliers de courtiers d’avoir accès aux données de la propriété.  Cela en sus des campagnes publicitaires et des contacts que le courtier peut faire en parallèle. 

3.    Erreurs juridiques et contractuelles L’oubli de clauses importantes ou mal comprendre les obligations légales peut entraîner des litiges, des retards dans la transaction, ou des coûts imprévus ou non-anticipés. Un courtier s’assurera que tous les documents et contrats respectent les lois et protègent les intérêts du vendeur dont il représente les intérêts.

4.    Difficultés à gérer les négociations Il ne faut pas sous-estimer l’importance et l’expérience à négocier efficacement, ce qui peut conduire à accepter une promesse d’achat trop basse, à concéder des conditions périlleuses, ou perdre un acheteur potentiel. Une bonne capacité de négociation aidera à obtenir le meilleur prix et les meilleures conditions possibles. Savoir équilibrer les intérêts du vendeur sans perdre l’acheteur est un art.

5.    Risques liés à la sécurité Accueillir des inconnus chez soi, sans vérification préalable, sans qualification, non seulement peut constituer une perte de temps, mais également comporter un risque pour le vendeur et sa propriété.  Un courtier travaillant avec les acheteurs (que ce soit votre courtier inscripteur ou un courtier collaborateur) s’assure de vous déranger dans la mesure où premièrement un acheteur a au minimum les bases de qualification, et dans plusieurs cas, est préqualifié par une institution financière. Les visites sont donc pertinentes et sécurisées. C’est dans votre intérêt mais également dans l’intérêt d’un courtier d’avoir préalablement qualifié ses acheteurs, puisqu’un courtier est rémunéré aux résultats et non au nombre de visites qu’il ou elle effectue.

6.    Perte de temps et de ressources La gestion des visites, les réponses aux questions, tout comme le filtrage des acheteurs peut nécessiter beaucoup de temps et causer un stress constant. Le courtier prend en charge ces éléments importants, afin que vous puissiez poursuivre vos priorités quotidiennes.

7.    Difficulté à gérer les imprévus Une bonne gestion des promesses concurrentes est nécessaire, de même que tout ce qui s’ensuit : inspection, financement et réalisation des différentes conditions. Il peut souvent se produire des imprévus, et le réseau de professionnels qui entoure le courtier ou son agence pourra être mis à contribution rapidement pour éviter qu’une transaction tombe. Certes, tout ne peut pas être évité, mais une bonne planification va généralement aider à anticiper des problèmes et à les régler avant qu’ils ne surviennent.

En conclusion, bien qu’il soit attrayant à prime abord de pouvoir économiser sur la rétribution d’un courtier, gardez en tête que cette rétribution n’existera que si l’objectif est atteint : la vente de votre propriété. L’économie qui miroite à l’idée de vendre soi-même sans intermédiaire peut finir par coûter plus cher que la valeur de la rétribution qu’on souhaitait au préalable éviter, avec les risques juridiques, financiers et même votre propre temps. Le courtier immobilier apporte expertise, sécurité, visibilité, la force de tout un réseau et une tranquillité d’esprit. Si les erreurs ou omissions ne sont pas 100% évitables, le courtier vous offre également une assurance dans ce sens, avec le FARCIQ.